Elle tombe amoureuse de la moto à 9 ans, alors qu’elle passe ses vacances en Italie à rouler avec son cousin. Après un an d’obstination, elle convainc sa famille de lui offrir sa première moto pour son dixième anniversaire. Sophia apprend les bases de cette discipline en compagnie de son père mais bien vite, l’élève dépasse le maître, et roule seule pour des courses et des championnats.

À l’époque, et à défaut de catégories féminines dans les compétitions de moto, elle est en lice aux côtés de concurrents masculins ; elle décroche alors la victoire de quatre championnats. En 2014, alors âgée de 17 ans, elle participe même aux Championnats d’Allemagne et termine dans le top 5 malgré les courses auxquelles elle ne peut pas participer étant donné qu’elle passe son bac.

Dès lors, Sophia a fait le choix de faire tourner sa vie autour de la moto, sa véritable passion, et saisit la chance d’en faire son gagne-pain. Elle refuse néanmoins que l’on parle de carrière ; pour elle, c’est avant tout une question de plaisir et elle n’aspire pas à pratiquer la moto en tant que professionnelle toute sa vie. 

On a qu’une vie, et il faut en profiter, faire des choix pour soi et pas pour les autres.

À l’heure où l’on rencontre Sophia, elle est évidemment sur le circuit, en train de s’entraîner avec son compagnon, lui aussi motard à très haut niveau. Lorsqu’elle ne concourt pas, Sophia intervient en tant que mécanicienne et manager pour son petit ami. Elle nous raconte ses débuts de carrière difficiles où elle était contrainte de mettre de côté sa féminité et de s’habiller comme un garçon pour être prise au sérieuse et ne pas faire les frais du cliché de la pin-up mécano. Aujourd’hui, elle n’a plus rien à prouver à personne ; peu importe ce que les gens pense d’elle, elle préfère les laisser parler.

La jeune femme nage dans le bonheur, elle vit sa vie rêvée. Sophia nous partage le mantra qui l’y a mené: " on a qu’une vie, et il faut en profiter, faire des choix pour soi et pas pour les autres ". Lorsqu’elle quitte l’Allemagne et les études pour se consacrer à sa passion, ses proches tentent de la dissuader, de la convaincre que c’est une erreur. Sophia n’a pas reculé pas, même si cela demandait quelques sacrifices risqués ; si ça ne marche pas, tant pis, au moins, elle aura pris le risque, sans quoi rien n’arrive.  

Les rituels de soin de Sophia sont très exigeants car sa peau est sans cesse mise à l’épreuve par les conditions climatiques, la poussière, la transpiration. Sa peau a besoin d’être intensément nettoyée, réhydratée, réparée et rafraichie ; elle aussi mérite le respect.