Solutions & traitements

Traitement contre l'acné : faisons le point

Une dermatologue partage son expérience

Il existe aujourd’hui une très large gamme de moyens pour se débarrasser des boutons et points noirs qui peuvent vous gâcher la vie. Crèmes sur ordonnance, médicaments par voie orale, la palette est adaptée aux différentes exigences des peaux acnéiques. Le Dr Sandra Ly, dermatologue, vous aide à mieux comprendre comment va se passer votre traitement.

Les médecins ont aujourd’hui à leur disposition de nombreuses solutions pour soigner l’acné de la puberté, de la plus légère à la plus sévère. Si les boutons sont devenus un problème pour vous au quotidien et pour votre équilibre personnel, il y a forcément un traitement adapté, il faut consulter votre médecin traitant ou un dermatologue.

Mais l’ordonnance du médecin ne fait pas tout : à vous de suivre précisément ses recommandations, avec constance et patience pour que le résultat soit au rendez-vous.

Dr Sandra Ly, dermatologue, Service de dermatologie, Hôpital Saint-André, CHU de Bordeaux et cabinet de Dermatologie, Gradignan (France).

Le plus efficace généralement, c’est l’association d’un double traitement, local pour les points noirs et les microkystes et parfois par voie orale (comprimés) pour les boutons rouges enflammés.

Dr Sandra Ly, dermatologue, Service de dermatologie, Hôpital Saint-André, CHU de Bordeaux et cabinet de Dermatologie, Gradignan (France).

L’acné est un problème de peau chronique qui se manifeste par l’apparition de boutons, points noirs, points blancs et boutons rouges, le plus souvent sur le visage, mais parfois aussi dans le cou, sur le dos et le torse. L’acné apparaît très fréquemment à l’adolescence, moment-clé de grandes modifications hormonales, et fonctionne par poussées. Cette maladie de peau touche indifféremment les filles comme les garçons et peut persister jusqu’à l’âge adulte, en particulier chez les femmes : elles sont naturellement plus sujettes aux variations hormonales à cause du cycle menstruel et de la grossesse.

Que se passe-t-il exactement ?

Comprendre l’acné en 5 points

L’acné commence dans les follicules pilosébacés : à la base de chaque poil, une glande sébacée fabrique du sébum qui doit normalement s’évacuer par les pores de la peau.
Le sébum, composé pour partie de lipides, protège la peau des agressions extérieures et soutient la fonction barrière de la peau. Il est parfois produit en excès, notamment en cas de déséquilibre ou d’hypersensibilité hormonale.
Ce sébum produit en excès par une peau grasse (hyperséborrhée) est plus irritant et plus épais, il s’évacue plus difficilement par les pores de la peau.
Parallèlement, la peau grasse acnéique a tendance à fabriquer trop de cellules cutanées et à s’épaissir. Les pores se bouchent et l’accumulation de sébum bloqué sous la peau crée l’environnement parfait pour les comédons, points noirs et points blancs.
La bactérie Propionibacterium acnes prolifère sur ce terrain très favorable à son développement et provoque l’inflammation des comédons. Ils se transforment en boutons rouges douloureux.

Au quotidien, l’acné entraîne parfois une vraie souffrance qui peut être difficile à surmonter. Comme c’est un problème de peau visible qui touche le visage, il a un impact sur l’image de soi et les relations sociales. À l’adolescence comme à l’âge adulte, l’acné a un retentissement sur la confiance en soi et l’humeur. La peur du rejet fait que certaines personnes se replient sur elles-mêmes et s’isolent, avec même dans certains cas des problèmes de dépression.

Heureusement, la société gagne en tolérance et le mouvement body positive a beaucoup contribué à banaliser un problème de peau ultra-répandu, puisque 80 %¹ des adolescents et près de 30 à 40 %² des adultes seraient touchés.

¹ Dermato-Info.fr Site d’information générale de la Société française de dermatologue, juillet 2018.
² GOULDEN V, CLARK SM, CUNLIFFE WJ. Post-adolescent acne: a review of clinical features. Br J Dermatol, 1997;136:66-70.

Dans la famille des boutons d’acné, ceux que l’on appelle communément « points noirs » sont des comédons ouverts. Quand le sébum mêlé aux cellules de la peau entre en contact avec l’oxygène, il s’oxyde et une trace noire apparaît sur la peau. C’est le signe que le pore est bouché par du sébum. Les points noirs sont la principale forme de l’acné rétentionnelle.

Les points blancs sont aussi appelés comédons fermés ou microkystes. À la différence des points noirs, le sébum est bloqué sous la peau, à l’abri de l’air. Caractéristiques de l’acné rétentionnelle, les points blancs peuvent facilement évoluer vers des boutons inflammatoires, que l’on classe sous différentes appellations selon leur stade d’évolution.

Il s’agit de boutons rouges légèrement en relief, souvent douloureux, le premier stade d’évolution du bouton inflammatoire avant la pustule.

Les pustules sont très facilement reconnaissables : rouges, en relief, douloureux, ces boutons inflammatoires contiennent souvent du pus.

Plus profondes, plus dures, ces lésions sont aussi très douloureuses. Elles sont caractéristiques de l’acné kystique et souvent accompagnées d’autres types de boutons. Les nodules ne doivent jamais être triturés. Ils nécessitent une prise en charge dermatologique pour les traiter et limiter les cicatrices.

Les traitements contre l'acné suivant le grade

La SFD (Société Française de Dermatologie) a défini un algorithme ciblé en fonction des symptômes et de la sévérité de l’acné. Voici les différents niveaux de gravité et de types d’acné avec les traitements recommandés.

Acné très légère – Grade 1 GEA

Quelques comédons, points noirs et points blancs, quelques rares boutons rouges dispersés. La SFD recommande des traitement locaux, rétinoïdes ou peroxyde de benzoyle généralement. En cas d’échec après 3 mois, les deux types d’actifs peuvent être associés.

Acné légère – Grade 2 GEA

Moins de la moitié du visage est atteinte de comédons (points noirs et points blancs), quelques boutons rouges. Le médecin prescrit souvent une association de rétinoïdes et de peroxyde de benzoyle en application locale. En cas d’échec après 3 mois, le dosage peut être augmenté, un traitement antibiotique local peut être ajouté, avant de passer à un traitement antibiotique oral à base de cyclines. L’érythromycine est peu efficace et les bactéries se montrent très résistantes à ce type de molécule qui doit être réservée à des cas bien précis.

Acné moyenne à sévère – Grade 3 et 4 GEA

Plus de la moitié du visage est atteinte, tout le visage au stade 4. Les boutons peuvent toucher le nez, le front, le menton, parfois le dos) avec des comédons (points noirs et points blancs), nombreux boutons rouges, quelques kystes et nodules.

Si les stratégies thérapeutiques précédentes n’ont pas fonctionné, l’isotrétinoïne orale peut être envisagée surtout si le risque de cicatrice est élevé.

Acné très sévère – Grade 5 GEA

Tout le visage est touché avec de nombreux kystes et nodules. Un traitement à l’isotrétinoïne orale est indiqué, surtout en cas d’acné inflammatoire. L’élimination des lésions rétentionnelles par microchirurgie est recommandée avant le début du traitement pour éviter des poussées inflammatoires, classiques les premières semaines.

Traitement locaux de l’acné

En cas d’acné légère à modérée (Grade 1 et Grade 2), certains gels, crèmes et lotions peuvent être appliqués en local. Voici les principaux traitements locaux de l’acné utilisés.

Le peroxyde de benzoyle a des effets kératolytiques, c’est-à-dire qu’il affine le grain de peau pour désobstruer les pores. Il a aussi une action séborégulatrice et antibactérienne efficace sur Propionibacterium acnes, la principale bactérie impliquée dans l’acné. Il est disponible en pharmacie sans ordonnance.
Les rétinoïdes (trétinoïne ou adapalène) font partie des actifs les plus efficaces contre l’acné et peuvent parfois être combinés à d’autres traitements, selon l’avis du médecin. Il s’agit de dérivés de vitamine A acide qui ont pour effet de déboucher les follicules pilosébacés. Ils nécessitent une prescription médicale et sont totalement contre-indiqués en cas de grossesse, même en application locale.
L’acide azélaïque est un anti-microbien qui lutte contre Propionibacterium acnes qui a aussi des propriétés kératolytiques : il affine la peau en réduisant la prolifération des cellules cutanées et accélère l’élimination des comédons.
Le zinc possède une double action à la fois cicatrisante et anti-inflammatoire. Il régule la production de sébum et matifie les peaux grasses.

Dans les formes d’acnés plus sévères provoquant des lésions inflammatoires, le médecin peut prescrire un traitement antibiotique : famille des cyclines, érythromycine plus rarement. La plupart du temps, ces traitements contre l’acné conjuguent action kéra

prescription traitements antibio antiacné

Selon le type d’acné, le traitement devra être adapté et strictement encadré par un dermatologue.

Types d’acné ciblées par un traitement antibiotique

L’acné kystique, avec des kystes profonds difficiles à éliminer
L’acné inflammatoire, à papules et pustules
L’acné sévère, combinant nodules, papules, pustules et comédons

Pour accroître l’efficacité de ces traitements, ils sont généralement couplés à un traitement local.

Les cicatrices sont la principale complication de l’acné, qui finit généralement par passer, mais laisse parfois des traces. Le risque de cicatrices est souvent lié à la trituration répétée des boutons, mais aussi à l’exposition au soleil d’une peau abîmée. Les lasers esthétiques peuvent améliorer l’aspect des cicatrices d’acné. Seul un spécialiste peut recommander la technologie de laser la plus adaptée en fonction du type de peau et des caractéristiques précises des cicatrices : pigmentaire, en creux et nombre… Le traitement s’étale sur plusieurs mois et le résultat final n’est jamais visible immédiatement.

Attention ! L’acné doit être guérie depuis au moins 6 mois avant d’envisager un traitement laser.

Traitement de l’acné chez l’adulte

Dans la majorité des cas, l’acné disparaît spontanément à la fin de l’adolescence. Mais pas toujours… De plus en plus d’adultes consultent leur dermatologue pour une acné persistante ou pour une réapparition soudaine des boutons, alors que leur adolescence est déjà loin. Ces acnés adultes ont des causes plus spécifiques, parfois difficiles à établir et nécessitent des traitements adaptés.

Certains traitements, comme la prise de contraceptifs oraux, qui a un impact direct sur les hormones.

Dans ce cas, il faut consulter un gynécologue / dermatologue pour choisir une contraception capable au contraire d’améliorer l’état de la peau.

Les produits cosmétiques (surtout ceux contenant du chlore) agressent la peau et peuvent provoquer une réaction de type acné.

Veillez à choisir des produits cosmétiques (produits lavants, soins hydratants, protections solaires) spécialement formulés pour les peaux à tendance acnéique. Repérez la mention « non-comédogène », qui indique que la formule a été testée pour son innocuité

Les variations hormonales chez la femme, notamment au cours du cycle menstruel et aussi en cas de grossesse.

Essayez de repérer les temps forts d’acné au cours du cycle pour en parler à votre médecin gynécologue ou dermatologue. Même démarche si vous êtes enceinte, surtout que bon nombre de traitements contre l’acné, même locaux, sont contre-indiqués.

Certains troubles hormonaux sont à l’origine d’une acné persistante, dite « acné hormonale ». Beaucoup de femmes présentent une hypersensibilité aux hormones masculines qui peut s’accompagner de boutons d’acné, avec parfois d’autres signes, comme une perte de cheveux, une prise de poids, une pilosité excessive et même un SOPK, syndrome des ovaires polykystiques. À l’inverse, il peut y avoir une hypersensibilité aux hormones féminines (œstrogènes), avec de l’acné entre autres symptômes.

N’hésitez pas à consulter un spécialiste, gynécologue, endocrinologue ou dermatologue en lui expliquant vos troubles précisément. Il pourra mettre en place une stratégie globale adaptée.

Extrêmement répandue puisqu’elle touche la grande majorité des adolescents, l’acné juvénile se soigne aujourd’hui très bien. Si les boutons et points noirs deviennent une source de complexes, il faut rapidement consulter un dermatologue qui mettra en place un traitement adapté. Tout comme pour l’adulte, le secret de l’efficacité de ces traitements est de suivre scrupuleusement les recommandations du médecin et surtout d’être patient. Aucun traitement contre l’acné n’agit du jour au lendemain comme par magie !

Soyons clairs, les traitements soi-disant miraculeux contre l’acné n’existent pas. Il faut généralement attendre au moins 3 à 6 mois pour voir les résultats, lorsque le traitement prescrit est rigoureusement suivi. Les soins naturels peuvent jouer un rôle bénéfique en complément du traitement médical.

L’acné fongique : un traitement spécifique

Il existe une forme d’acné particulière où les boutons sont causés par des levures (champignons). Tout commence par un gros bouton rouge parfois accompagné de démangeaisons, souvent sur les zones du corps les plus poilues, comme le torse et le dos ou le menton chez les hommes. Il ne s’agit pas vraiment d’acné classique, mais d’une acné fongique ou folliculite.

Le traitement médical passe par des antimycosiques ciblés sur le type de champignon responsable. Il faut aussi adapter ses habitudes de vie pour éviter l’humidité sur le corps, avec des vêtements amples et respirants pour réduire le risque de transpiration.

L’acné de la femme enceinte est très courante et survient le plus souvent au cours du 1er trimestre de la grossesse, mais parfois plus tard. Elle est due à l’augmentation du taux d’hormones dans le sang, notamment œstrogènes et progestérone. Sans aucun risque pour le bébé, cette acné disparaît généralement spontanément en cours de gestation ou après l’accouchement.

Les traitements à base de peroxyde de benzoyle sont compatibles tout au long de la grossesse. Le zinc quant à lui peut être utilisé à partir du 2ème trimestre en évitant tout surdosage. Vérifiez bien que vous ne prenez pas de compléments alimentaires en contenant déjà et contrôlez également les apports éventuels par l’alimentation.

Différentes stratégies pour améliorer l'acné.

Pour le traitement dermatologique de l’acné, j’ai un double objectif, car en général l’acné est mixte, avec des lésions rétentionnelles et des lésions boutons inflammatoires.

Il faut donc prescrire un traitement local en crème qui a un objectif kératolytique, c’est-à-dire qu’il va affiner la peau pour lutter contre les microkystes et les comédons, typiques de l’acné rétentionnelle. On associe ensuite des antibiotiques, qui agissent sur le côté inflammatoire, à choisir en fonction de la sévérité de l’acné.

Le dermatologue adapte sa prescription à chaque cas individuel après avoir dialogué avec son ou sa patient(e)

Pour une adolescente qui a peu de lésions, mais qui est très perturbée par le problème, le traitement sera différent d’un adolescent qui vit beaucoup mieux son acné. L’impact de l’acné sur la qualité de vie, quelle que soit l’intensité de l’acné, est un facteur majeur à prendre en compte dans le choix du traitement. Si j’estime qu’il va y avoir des soucis d’observance d’un traitement local ou que la peau est très irritable, j’adapte également mon ordonnance.

Comment soigner une peau à tendance acnéique ? A quoi faut-il s’attendre ? Le Dr Sandra Ly explique les différentes phases du traitement.

Traiter l'acné, comment ça se passe ?

Comment soigner une peau à tendance acnéique ? A quoi faut-il s’attendre ? Le Dr Sandra Ly explique les différentes phases du traitement. « La composante inflammatoire de l’acné s’améliore assez rapidement. »

Pour un patient « classique », avec des boutons inflammatoires, des points noirs et quelques microkystes, je commence par 3 mois de traitement. Au bout de 3 mois, on fait le point ensemble. Normalement, il y a une amélioration assez rapide sur la composante inflammatoire, mais c’est plus long sur l’acné rétentionnelle. Après 4 à 6 semaines de crèmes kératolytiques, je peux proposer un nettoyage de peau dermatologique qui consiste à extraire les microkystes après une micro-incision. Plusieurs séances sont parfois nécessaires.

Globalement, les traitements anti-acnéiques ont des effets secondaires sur la peau. Il faut savoir s’y préparer, les identifier et réagir de la bonne manière s’ils surviennent.

Traitement contre l'acné : quels effets secondaires ?

Globalement, les traitements anti-acnéiques ont des effets secondaires sur la peau. Il faut savoir s’y préparer, les identifier et réagir de la bonne manière s’ils surviennent.

« Les phénomènes irritatifs ou d’intolérance arrivent souvent dès le 1er mois pour s’atténuer ensuite » Sandra Ly, dermatologue. C’est tout le paradoxe de la peau acnéique ! On a une hyperséborrhée, qui est à l’origine des lésions, mais les traitements sont asséchants. Pourtant, la peau acnéique ne doit pas être asséchée ni décapée parce que c’est contre-productif. Les traitements locaux peuvent créer des rougeurs, une sécheresse, de l’irritation. D’ailleurs, il vaut mieux éviter les zones sensibles.

Les vraies allergies aux crèmes sont rares, si c’est le cas le traitement est à arrêter et on prend tout de suite rendez-vous chez son dermatologue.

Si la peau est trop irritée, je conseille de commencer le traitement local sur un rythme faible, 2 fois par semaine au départ. Pour compenser les effets, je recommande une crème hydratante ou un soin cosmétique traitant en alternance. Le but est que le traitement médical puisse être fait. »

Avec l’isotrétinoïne, il peut y avoir une poussée de boutons importante tout au début du traitement, ce qui n’arrive généralement pas avec les autres traitements.

De manière générale, les effets secondaires sont une réaction normale aux traitements qui ne doivent pas inquiéter le patient. Cela nécessite seulement un peu plus de patience de sa part pour ne pas en demander trop à sa peau, trop vite.

« Une acné traitée correctement s’améliore habituellement en 3 ou 4 mois.

Pour les acnés très inflammatoires, on prescrit des antibiotiques pour une durée de 3 mois, c’est la durée recommandée ; on observe moins de lésions et moins de poussées, et parfois même un « blanchiment » de l’acné. J’insiste beaucoup sur la nécessité de poursuivre le traitement local afin de maintenir les résultats. Il est possible de continuer ce traitement local en été, à condition de bien rincer le matin et d’appliquer une crème solaire et hydratante adaptée. On sait que l’épiderme (la couche la plus superficielle de la peau) a tendance à s’épaissir l’été, ce qui provoque souvent une poussée d’acné à l’automne. Donc, on maintient le traitement local le soir et on protège bien les cicatrices du soleil le matin. Les rechutes de l’acné sont fréquentes à l’arrêt des antibiotiques. Il est donc nécessaire de revoir le/la patient(e) et on ré-adapte alors le traitement.

Pour les acnés rétentionnelles, avec des comédons (points noirs) et des microkystes, la durée de traitement est plus longue, de 3 à 6 mois, et l’amélioration plus lente à obtenir. A la fin de cette période, là encore, le patient est réévalué afin de décider s’il est nécessaire de poursuivre le traitement, de l’arrêter ou de le modifier.

Avec l’isotrétinoïne, le résultat est obtenu généralement au cours du 3ème mois.

D’une manière générale, à l’arrêt d’un traitement (surtout les antibiotiques), il faut être prudent et poursuivre un traitement local, pour que le patient parvienne à contrôler localement ses lésions, s’il persiste parfois quelques petites poussées.

Traitement contre l'acné inefficace : que faire ?

S’il n’y a pas d’amélioration après 3 mois, se pose la question de l’observance.

Le dermatologue essaie alors de dialoguer avec le patient, pour savoir ce qui s’est passé :

Soit le traitement n’a pas été fait de manière optimale (trop contraignant, pas assez de motivation…)
Soit il y a des erreurs cosmétiques : une hygiène non adaptée, l’utilisation d’huiles essentielles ou de fonds de teint trop couvrants.

Si l’observance est bonne, et le traitement correctement effectué :

Soit l’acné est difficile à traiter et il faut envisager de changer de traitement, et passer à l’isotrétinoïne par exemple.
Soit il existe un facteur aggravant associé, comme un trouble hormonal, un autre traitement médical ou des compléments alimentaires.

Si l’observance est bonne, le traitement correctement effectué et que l’amélioration de l’acné n’est que partielle :

Le dermatologue explique alors au patient que l’acné est fluctuante et que de petites poussées occasionnelles peuvent être observées. Cela ne remet pas en cause l’efficacité du traitement, surtout si une amélioration globale est constatée l’issue des 3 mois de traitement. L’évaluation se fait sur la durée, pas nécessairement sur l’aspect de la peau le jour de la consultation. Si

le traitement est globalement considéré comme efficace, on revoit la façon de l’appliquer et de le prendre, on essaie de l’optimiser et on le maintient. »

« Il vaut mieux être régulier sur le long terme

Débutez doucement le traitement local : n’en mettez surtout pas partout sur le visage, ou trop souvent. Sinon vous serez obligé d’arrêter au bout de 15 jours parce que la peau ne le supportera plus.
Est-ce que vous pensez à mettre votre crème hydratante le matin ? Cela limitera les effets irritatifs du traitement présents surtout le premier mois. En cas d’irritation, si elle est légère, il suffit d’espacer votre traitement local. Si elle est plus forte, arrêtez-le quelques jours, puis essayez de le reprendre moins souvent.
Le 2ème mois, si vous supportez bien le traitement, essayez d’augmenter la fréquence des applications pour arriver si possible à une application tous les soirs. Mais cela n’est pas grave si ça n’est pas possible, 3 applications/semaine peuvent suffire.
Le 3ème mois, s’il persiste des marques, pensez à mettre votre écran solaire, s’il fait beau, si vous allez au ski ou à la plage…
N’hésitez pas à maquiller vos boutons avec un correcteur, utilisez de la poudre libre en cas d’hyperséborrhée.
Vous allez revoir votre dermatologue. Pensez à lui dire ce qui va bien, et ce qui ne va pas. Préparez la visite :

=> Est-ce que vous avez bien pris votre traitement ?

=> Est-ce que vous ne l’avez pas pris ? Pourquoi ? Parce que vous n’y pensez pas ? Il est trop irritant ? Il ne marche pas assez vite ? Votre médecin n’est pas là pour vous juger. Si le traitement n’est pas fait, il faut le dire. C’est important que le médecin sache la vérité.