Paroles d'experts
Mon enfant doit-il consulter un allergologue en cas d'eczéma atopique ?
Chez les patients atteints de dermatite atopique, le bilan allergologique n’est pas une obligation.
Paroles d'experts
Chez les patients atteints de dermatite atopique, le bilan allergologique n’est pas une obligation.
Il n’est pas utile de faire un bilan allergologique à tous les enfants qui ont une peau atopique, confirme le Dr Sayag, qui détaille les 3 situations où les tests sont justifiés:
En savoir plus sur les causes d'eczéma.
Les prick-tests ou tests cutanés : Une goutte de l’allergène est déposée sur la peau de l’avant-bras, puis traversée par une petite lancette de façon à faire pénétrer l’allergène dans la peau. Ce test explore l’allergie immédiate : la lecture du test est faite 15 à 20 mn plus tard. L’apparition d’une papule (bouton) et d’une rougeur correspond à un test positif. Les allergènes testés sont aéroportés (présents dans l’atmosphère : acariens, poils d’animaux, pollens, moisissures) ou alimentaires (lait de vache, blanc d’œuf, arachide, noisette, poisson, fruits à coque…).
Le dosage d’immunoglogines E (IgE) dans le sang, anticorps spécifiques qui se développent vis-à-vis de certains allergènes respiratoires ou alimentaires.
Le test de provocation orale réalisé uniquement en milieu hospitalier (pour des raisons de sécurité), consiste à administrer des doses progressives d’un aliment suspect d’allergie. La seule façon d’affirmer l’authenticité d’une allergie alimentaire.
Les tests épicutanés ou patch-tests réalisés quand une allergie de contact est suspectée. Ils explorent l’allergie retardée. On teste d’abord la Batterie Standard Européenne (ICDRG) : une trentaine d’allergènes les plus fréquemment en cause dans les allergies de contact (métaux comme le nickel, parfums, conservateurs, médicaments, ingrédients cosmétiques comme baume du Pérou ou lanoline…), puis éventuellement des batteries spécifiques. Les tests sont appliqués sous occlusion pendant 48h à 72h. La reproduction d’un eczéma en miniature correspond à un test positif. La lecture est faite à 48 h et à 72h. Dans une étude récente (2018), les allergènes les plus fréquemment en cause chez l’enfant atopique sont le nickel, la méthylchloroisothiazolinone et la cocamidopropylbétaïne. Le perçage des oreilles chez l’enfant atopique peut être à l’origine d’une allergie au nickel.
Comme le précise le Dr Sayag, les résultats des tests doivent être interprétés avec prudence :
Un test positif traduit une sensibilisation à un allergène mais ne correspond pas forcément à une allergie avérée.
Il faut toujours vérifier la pertinence clinique d’un test positif. Lorsqu’un test positif s’avère pertinent, l’éviction de l’allergène peut permettre d’espérer une amélioration de l’état cutané mais le niveau d’amélioration est variable en fonction des signes cliniques et du type d’allergène. »