comprendre ma peau
Tout ce qu’il faut savoir sur la cicatrisation d’une plaie chirurgicale
Une opération chirurgicale implique une incision de la peau, donc une rupture des tissus. Il faut alors que les cellules se multiplient, synthétisent du collagène et de l’élastine pour fabriquer un nouveau tissu cutané qui comblera la lésion. Cette reconstruction laisse généralement une trace, la cicatrice.
Après une opération, obtenir une jolie cicatrice, la plus esthétique et la plus discrète possible demande des
soins et de la patience. De nombreux facteurs entrent en jeu : la localisation de la cicatrice, le type de plaie (suture ou agrafes), l’âge et l’état de santé du patient, mais aussi l’environnement, comme l’exposition au soleil ou le tabagisme par exemple.
De retour à la maison, comment s’y prendre pour le nettoyage d’une cicatrice post-opératoire ? Quels sont les bons gestes pour bien cicatriser ? Découvrez tout ce qu’il faut savoir pour favoriser la cicatrisation d’une plaie après une chirurgie.
Une plaie chirurgicale est une incision profonde dans la peau, qui peut aller jusqu'à l'hypoderme (acte esthétique) voire jusqu'au muscle sous-jacent (dans le cas d'une césarienne par exemple).
Contrairement aux plaies accidentelles, les plaies chirurgicales sont donc nécessaires et intentionnelles. En fin d’intervention, la plaie est fermée, à l’aide de sutures, d’agrafes, de colle cutanée ou de pansements spéciaux. Tous ces moyens
laisseront une cicatrice plus ou moins visible.
Selon la partie du corps où elle se trouve et en fonction des sollicitations pendant la cicatrisation, une plaie chirurgicale peut prendre différentes formes en fonction de 3 éléments essentiels :
Les lignes de tension
Situées au niveau du visage et du corps, elles assurent le tonus de la peau. Dans la mesure du possible, les plaies
chirurgicales sont fermées le plus loin possible de ces lignes et en respectant leur orientation pour limiter au maximum la tension sur les bords de la cicatrice.
Sinon, les risques d’altérer la capacité de mouvement ou
l’esthétique autour de la zone sont importants.
La peau autour de la plaie chirurgicale
Il faut toujours bien surveiller la zone de peau concernée après une intervention. C’est un bon indicateur de l’évolution de la cicatrisation.
La peau ne doit pas rougir ni enfler au fil des jours.
La finesse de la ligne de la cicatrice
Elle dépend bien sûr de l’acte chirurgical lui-même et du
talent du chirurgien, mais aussi de votre capacité de cicatrisation.
Une cicatrice bien formée est généralement fine, souple, blanche et lisse. Son aspect et sa couleur se rapprochent beaucoup de ceux de votre peau.
Si vous avez déjà des cicatrices, observez-les attentivement. Elles vous donneront quelques indices sur l’apparence que peut prendre la vôtre une fois la plaie cicatrisée, même s’il n’y a pas de règle absolue.
Quels sont les risques de cicatrisation d’une plaie chirurgicale ?
Après l’intervention, accélérer la cicatrisation d’une plaie chirurgicale ou tout simplement bien cicatriser passe par une routine de soins
adaptée au quotidien.
Si cette routine n’est pas bien suivie ou si des complications existent, la cicatrice peut devenir pathologique de différentes manières.
Cicatrice chéloïde : fabrication de tissu cicatriciel en excès
3 signes typiques d’une cicatrice chéloïde :
Un volume de peau excessif qui forme un relief important, difforme par rapport aux zones voisines et dépasse la zone d’incision initiale.
Des rougeurs et des douleurs peuvent parfois apparaître sur la zone.
Des démangeaisons sont fréquentes.
Bon à savoir
Les cicatrices chéloïdes ont souvent une origine génétique. Pour atténuer l’aspect d’une cicatrice chéloïde,
gommer ses boursouflures et la rendre plus esthétique, des solutions efficaces existent, comme l’utilisation de plaques de silicone, le laser ou des traitements par pansements compressifs.
Cicatrice adhérente ou rétractile : impact sur les tissus voisins
Les signes typiques d’une cicatrice adhérente ou rétractile :
La cicatrice adhérente se rétrécit et forme un creux rigide, car elle colle aux tissus situés juste au-dessous.
La cicatrice rétractile forme aussi un creux car elle est trop courte et crée une tension avec les tissus avoisinants. Elle est souvent liée à un problème de ligne de tension au niveau de l’incision.
Bon à savoir
Les cicatrices adhérentes ou rétractiles se forment fréquemment sur les zones du corps ou du visage très sollicitées et très mobiles . Le massage permet de limiter l'adhérence de la peau sur les tissus sous-cutanés.
Cicatrice hypertrophique : inflammation de la zone
Les signes distinctifs d’une cicatrice hypertrophique :
Un volume de peau excessif, mais qui reste dans le périmètre de la cicatrice initiale, à la différence d’une cicatrice chéloïde.
Tous les signes d’une inflammation : rougeur, douleur, enflure, démangeaisons.
Tous les signes d’une inflammation : rougeur, douleur, enflure, démangeaisons.
Bon à savoir
Les cicatrices hypertrophiques évoluent le plus souvent après guérison de la plaie, ce qui les rend difficiles à traiter.
Comment faciliter et accélérer la cicatrisation d’une plaie chirurgicale ?
10 bons réflexes à adopter pour aider votre plaie chirurgicale à cicatriser rapidement dans les meilleures conditions.
1) Nettoyez votre plaie chirurgicale
Le nettoyage d’une cicatrice post-opératoire est une étape cruciale pour assurer la bonne cicatrisation de votre plaie chirurgicale et en accélérer le processus. L’idée est d’assainir le plus possible la zone, sans forcément désinfecter systématiquement.
Un bon nettoyage suffit généralement, mais suivez toujours les conseils de votre médecin.
- Lavez-vous les mains, nettoyez la plaie à l’aide d’un produit lavant dermatologique doux sans savon, sans parfum et au pH physiologique de 5,5, donc inférieur au pH neutre.
- Rincez à l’eau claire de préférence à température ambiante.
Séchez la cicatrice en tamponnant délicatement à l’aide d’un linge propre sans fibres.
Renouvelez l’opération durant les 3 semaines qui suivent l’intervention, selon la fréquence déterminée par votre médecin ou votre chirurgien.
Bon à savoir
Pendant ces 3 premières semaines, les bains sont déconseillés, afin d’éviter la macération de la plaie et de limiter le risque d’intrusion d’agents pathogènes et d’impuretés dans la cicatrice.
- Votre pansement doit être changé régulièrement pour garder la plaie et la cicatrice propres, et éviter ainsi tout risque d’infection.
- Choisissez le pansement adapté en fonction de la taille de votre plaie. Les indications figurent normalement sur l’ordonnance de votre médecin ou votre chirurgien.
- Évitez tout contact avec l’eau. Vous pouvez choisir des pansements étanches, si votre médecin est d’accord.
3) Réparez la plaie
Une fois que les points de suture ont été retirés, vous pouvez favoriser la réparation de la peau en appliquant 2 fois par jour une crème réparatrice et apaisante, sans parfum, après accord du professionnel de santé qui vous suit.
4) Protégez votre cicatrice
La cicatrisation complète d’une plaie chirurgicale peut prendre des mois, voire une à deux années avant que la peau ne retrouve son intégrité totale.
Cette zone reste fragile et doit donc être protégée contre différentes agressions potentielles.
Les UV
Ils peuvent pigmenter définitivement votre cicatrice qui risque de devenir brune donc très visible. La protection de la cicatrisation au soleil, ce n’est pas seulement l’été à la plage. Appliquez une crème solaire très haute protection (SPF 50+) dès que votre cicatrice est exposée à la lumière.
Le risque d’infection reste important
Nettoyez la plaie quotidiennement. Faut-il utiliser automatiquement un antiseptique ou désinfecter la cicatrice ? Non, un nettoyage suffit généralement, mais suivez les recommandations des soignants. Une fois les fils retirés, appliquez une crème réparatrice.
Un bon moyen de protéger la couche supérieure de la peau et d’accélérer la cicatrisation de votre plaie chirurgicale.
Les chocs, les étirements, les frottements et les mouvements répétés
Ils sont déconseillés pendant la fermeture de la plaie. Ces sollicitations mécaniques peuvent faire sauter vos points de suture, rouvrir une plaie chirurgicale ou endommager la cicatrice. Évidemment, ne grattez jamais les fils de votre cicatrice et ne les enlevez pas vous-même.
Suivez les recommandations de votre médecin ou chirurgien et tout se passera au mieux.
5) Surveillez votre cicatrice
Prendre soin de votre cicatrice, c’est aussi être attentif aux signes d’infection éventuels. D’où l’importance du nettoyage d’une plaie chirurgicale post-opératoire.
Si vous observez un écoulement purulent ou de sang, si votre plaie s’ouvre, si vous avez de la fièvre, si la plaie est douloureuse, si votre cicatrice vous démange, rougit ou si le contour de votre cicatrice enfle : prudence, consultez votre médecin ou votre chirurgien.
À condition que votre cicatrice ne soit ni inflammatoire, ni pathologique. Seules les cicatrices saines peuvent être massées.
C’est-à-dire les cicatrices pour lesquelles vous n’observez aucun symptôme de type suintement, rougeur, gonflement ou sensibilité particulière autour de la plaie. Après avoir retiré les fils ou agrafes, dès que votre médecin, chirurgien ou kiné l’autorise, massez délicatement votre cicatrice à l’aide d’une crème réparatrice et apaisante matin et soir, pendant 10 minutes maximum.
Le massage favorise le remodelage du derme et améliore l’aspect de votre cicatrice.
Bonus : le massage limite le phénomène d’adhérences et assouplit la zone concernée.
7) Patientez !
La cicatrisation de votre plaie chirurgicale ne prendra son aspect définitif qu’au bout de 12 à 24 mois. Plusieurs changements vont se produire pendant cette période. Pas de panique c’est normal !
- Le premier mois, votre cicatrice peut être rouge, s’épaissir parfois. Rassurez-vous, cela fait partie du processus, elle reprendra un aspect moins inflammatoire au fil du temps.
- Sachez aussi que vous pouvez agir sur le processus de réparation et l’aspect de votre cicatrice pendant les 2 premières années, à l’aide de crèmes réparatrices, huiles de massage spécifiques. N’oubliez pas la protection de votre cicatrice au soleil ! Tous ces petits gestes aideront à améliorer sa souplesse et son esthétique. En cas de doute, n’hésitez pas à contacter un professionnel de santé pour vous rassurer.
Si la cicatrisation vous angoisse, si vous
ressentez d’autres réactions émotionnelles liées à votre cicatrice, consulter un psychologue peut être une bonne option.
Il vous accompagnera tout au long des étapes de cicatrisation et vous apportera le soutien dont vous avez besoin pour mieux vivre les choses au quotidien.
Le processus de cicatrisation d’une plaie chirurgicale est long et complexe. Il dépend d’un grand nombre de facteurs internes et externes.
Toutes les cicatrisations sont différentes et il n’existe pas de prise en charge unique. Le plus important est donc de surveiller l’évolution de votre cicatrice et surtout, de ne pas hésiter à reconsulter si besoin.
10) Acceptez votre cicatrice
Votre cicatrice fait désormais partie de vous, il faut l’accepter mais ce n’est pas si évident. Apprendre petit à petit à vivre avec, prendre le temps de remodeler votre image de vous-même avec ce changement… C’est un long chemin, mais votre sérénité et votre qualité de vie sont au bout.